Une journée en montagne avec nos amis du Club en Fauteuil Roulant de Fribourg
Le jour J est arrivé. Le soleil est, comme prévu, au rendez-vous. Les premiers arrivent dès potron-minet ; certains au bon lieu de rendez-vous, d’autres perdus dans la pampa valaisanne, mais heureusement encore facilement localisables. D’aucuns pensaient peut-être qu’il leur faudrait passer le col du Simplon pour atteindre la Tour Lombarde.
L’aventure a commencé avant même le début officiel de la journée.
Juste le temps du traditionnel café-croissant qu’il est déjà l’heure du briefing. Hallo zäme ! Bonjour à tous ! Rappel du programme, explication du déroulement et on embraie gaiment le chargement des véhicules, le tout dans une ambiance digne d’une course d’école.
Les bénévoles s’activent, tout le monde est « chargé » et les fauteuils roulants en sécurité. Le convoi s’ébranle, sillonnant les étroites routes de montagne, avec vue sur le précipice.
Quelques passagers sont en mode « écrabouillage de poignée » tellement ils se cramponnent, pendant que d’autres, sereins, admirent la vue et en profitent pour faire la causette aux chauffeurs, locaux.
Arrivés sans encombre en altitude, les plus frileux rajoutent une petite laine avant d’aller fendre le brouillard, tandis que les téméraires s’activent déjà au transfert. Explorer, Cimgo, Quadrix, trottinette, il y en a pour tous les goûts. L’impatience est palpable.
Un peu plus et ils vrilleraient la poignée de leurs engins, telle une poignée de gaz.
3-2-1, le cortège s’élance, précédé par les escorteurs à vélo, munis de radios afin de bloquer tout trafic en sens inverse, toute manœuvre de marche-arrière étant impossible avec nos destriers « dévaleurs de montagne ». Les premiers « youhouhou » retentissent dans la forêt, signe éloquent d’une satisfaction non dissimulée.
Devant les chalets, les habitants nous regardent passer, tout ébahis de voir ces drôles d’engins et la joyeuse cohorte les chevauchant.
Le groupe des rapides en manque de sensations s’en donne à cœur joie et descend à toute berzingue. Ventre à terre pour les Explorer et les cheveux au vent pour les autres.
Le « Cimgo balai » clôture la course, toujours prêt à prendre en stop un quadrupède aux coussinets échauffés.
Quelques pauses stratégiquement prévues permettent à la tête du peloton de reprendre son souffle et aux contemplatifs de les rejoindre.
La deuxième montée en véhicule permet à chacun de détendre les muscles tétanisés par la folle virée et d’admirer la vue qui s’est dégagée entre temps.
Le repas de midi rapidement englouti, la troupe ragaillardie se remet en route en pleine digestion.
Certains s’osent à essayer un engin différent, tandis que d’autres misent sur les valeurs sûres.
L’itinéraire est connu. On file et on se retrouve en fin d’après-midi au lieu de ralliement du matin, où une copieuse collation organisée par l’Office du Tourisme des Coteaux du Soleil nous attend.
Là on refait le monde tout en grignotant des produits du terroir, sans pour autant négliger l’hydratation.